Unspoken Words - MAX COOPER 17/01/2023

Merci d'avoir regardé - cette vidéo fait partie du projet audiovisuel "Unspoken Words" - une collection de 13 films. Pour en savoir plus sur l'ensemble du projet, veuillez consulter le site unspokenwords.net/.

Max Cooper :
"Ce chapitre montre le début de l'expression humaine abstraite, mais en mettant l'accent sur ce qui est caché autant que sur ce qui peut être exprimé. L'artiste visuel Thomas Blanchard a utilisé de la fumée, des encres et l'obscurité pour envelopper la danseuse Louison Valette afin de rendre son expression partiellement ambiguë. L'idée était de montrer comment nous pouvons essayer de communiquer, mais que nous sommes toujours limités et remplis d'informations incommunicables.

De même, j'ai utilisé le morceau de musique pour capturer quelque chose de simple mais presque inexprimable. Il est issu d'une séance d'improvisation au cours de laquelle j'ai joué très librement en essayant de ne pas laisser mes pensées conscientes s'immiscer dans le processus. C'est une tentative d'exprimer la nature de l'être, qui est quelque chose d'ineffable qui semble échapper aux mots mais qui peut être mis en musique. Cette idée n'est pas nouvelle, le texte historique du Tao Te Ching décrit déjà la situation en ces termes : "Le Tao que l'on peut raconter n'est pas le Tao éternel. Le nom que l'on peut nommer n'est pas le nom éternel." Il y a plus de 2 500 ans, les gens avaient donc déjà compris que les mots ne peuvent pas rendre compte de tout ce qui existe.

Sur le plan musical, l'approche utilise très peu de notes et d'éléments, il s'agit principalement d'une seule séquence d'accords, mais malgré cela, pour moi en tout cas, elle renferme beaucoup d'idées et de sentiments. Elle utilise des attentes brisées pour faire référence à la beauté de l'imperfection, en mettant en place des progressions harmoniques typiques mais sans les remplir ou les répéter, et en les ajustant plutôt de manière légèrement inhabituelle ou "erronée" vers de nouvelles formes, mais sans devenir obtus, et tout en essayant de maintenir la paix. Il est représentatif de la manière dont la musique peut équilibrer efficacement les facteurs, comme le fait la vie, mais qu'il est difficile d'exprimer efficacement par le langage.

Pour le mixage spatial avec Will Cohen, nous avons choisi de laisser l'écran et le danseur vides de musique, la musique provenant uniquement d'autour d'eux, afin de renforcer l'idée de nos mots non exprimés et de ce qui ne peut être communiqué directement. Pour chaque morceau de musique, nous avons essayé de relier le design spatial Dolby Atmos au concept de la musique et du visuel, ainsi qu'à son mapping plus littéral de synchronisation des visuels à l'écran avec les positions sonores."

Thomas Blanchard :
"Je voulais créer une analogie avec les tailles. Je voulais inverser les rapports de taille.
Les liquides filmés macroscopiquement prennent beaucoup de place et le danseur semble tout petit. Le film représente la pensée humaine.
Pour moi, les "mots non dits" représentent les petits problèmes que nous n'avons jamais résolus parce que nous n'avons jamais osé en parler à nos amis, à notre famille.
Ces petits problèmes finissent par prendre beaucoup de place dans notre tête. C'est comme un conflit intérieur.
Ce film est une démonstration de ce que peut être le cerveau humain.
La danseuse représente notre pensée. Les encres représentent les mots non exprimés.
L'espace noir représente l'intérieur de notre cerveau et le brouillard représente le doute, le manque de visibilité sur nos conflits intérieurs.

Ce film est réalisé avec un point de vue onirique. C'est une construction imaginaire de la pathologie du cerveau."